Mittellandkanal ( ou la dure réalité des cyclos)

 

Jour 1 : départ d’Hannover tous guillerets, il fait doux, nous trouvons la route tout de suite. Ah ce joli canal, les insectes créent une petite mélodie, ce chemin est rupestre, parsemé de petits cailloux. Nous essuyons 2 crevaisons mais c’est un monde sans voiture….j’adore cet endroit !
la nuit le long de ce fleuve artificiel est tranquille, quelques piqûres de taons mais il faut bien les nourrir un peu, ils nous offrent le logis ! Les péniches glissent sur l’eau, tout est zen…image

Jour 2 : réveil aux aurores. Il fait chaud, nous sommes collants et le débarbouillage de la veille n’est pas aussi efficace qu’une douche. La famille taons d’hier à prévenu les siens, impossible de déjeuner ici. Ils sont déchaînés ! Nous remballons fissa et commençons à pédaler à jeun. Il faudra 10 km pour en être, un peu, débarrassés et remplir nos estomacs. Les petits cailloux du sentiers se transforment en voie de chemin de fer désaffectée, caillas et nids de poule. La remorque trinque…nouvelle crevaison et rayons cassés. Ce n’est pas grave, il fait beau, tout le monde s’y met pour réparer et un gentil cyclo rentre jusque chez lui pour nous offrir du miel. J’adore ce canal !

Jour 3: la douche a été bénéfique et cette nuit à la marina un délice! Vent doux qui rentre toute la nuit dans l’enceinte de la tente. Nous sommes directement sur le canal pour ce matin. Nous sommes prêts à affronter de nouveau cette rivière! Cette fois les taons ne nous lâchent qu’au dessus de 17 km/h et au vu du terrain, difficile de réaliser cette vitesse… Le chemin se transforme en Sentier des chèvres, il est tellement étroit que nous prions pour qu’il ne s’arrête pas, nous n’avons pas la place de faire demi-tour avec nos gros bazars. Gros bazars… C’est le terme ! Passage sur une balance à poids lourds…le verdict tombe: Luc pousse 110kg et moi 140 !! Stupeur, les jambes paressent encore plus lourdes. Nous passons la journée à changer de rive et à pousser nos bibundums pour prendre les ponts. Le moral commence à en prendre un coup. Arrivée du soir à Bad Essen, charmante petite ville…pour qui aime les pentes à gogo et nous voici ascensionnant sur 2 km, cette forêt de pins centenaires pour finir dans un centre pour familles en difficultés. Pour le coup, oui nous sommes en pleine galère. Notre tente berbère installée, nous réparons les rayons de cette fichue remorque de merde, l’embout de la chambre à air lâche… J’adore cet endroit, nous sommes ravis d’être sur ce canal de merde!

Jour 4: Le lieu de la nuitée ne prend pas la carte bleue et Luc se prend un coup de up-down gratuit pour aller chercher du cash. L’Allemagne quel beau pays à la pointe de la technologie !
Le canal, des ponts, ces foutus taons, le canal, les chemins toujours aussi pourris, le canal, ces fichues péniches qui ne cessent de nous sourire… Ne trouvant rien pour se poser, on fait l’aumône à l’aérodrome, ça marche! Tant pis pour la douche, ce soir on nous offre le gîte et le couvert et le spectacle des planeurs est magique. On aime cet endroit et surtout l’idée que demain on quitte cet merde de canal !

Jour 5 : Le ciel s’en mêle. Les cailloux, le canal, la boue ( causée par la pluie de la nuit), le vent de face maintenant et la pluie…par rafale. On est usé, qui donc nous a suggéré cette route ? Nous même bien sûr ! Nous tenons tête à ce vent furibond qui va bien finir par nous mettre dans l’eau. La douche manquante d’hier n’est plus qu’un lointain souvenir…nous sommes détrempés. Nous sentons ( au premier et au second degrés) ! Enfin la bifurcation, finit le Mitt…. Je ne veut même plus prononcer son nom ! On a compris, on rentre 😀
Merci au Haut Doubs qui a inspiré cet article 🙂

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