fin de parcours…

Le temps semble nous échapper…Hier à peine, nous passions la frontière germano-hollandaise et ce soir la Belgique déjà. La route se dérobe sous nos roues, elle glisse de plus en plus vite dans cette campagne, inspiration extrême de Van Gogh. Nous goûtions hier sa piste étoilée à Nueuen, à quelques mètres de la ville, dans le silence de la nuit, des cristaux verts et bleus redonnent la lumière offerte par le soleil dans un tourbillon féerique.

Nous savourons ces instants précieux, dans la pénombre, les bruits se transforment. Les animaux du jour laissent place à ceux de la nuit. Les yeux écarquillés, nos deux baroudeurs sont en alerte, ils observent cette nuit majestueuse. 
Nous croisions, plus tôt dans la journée, des fermes, ultra sophistiquées où la traite se déroule sur tapis roulant avec façade de verre, donnant une vue imprenable sur les postérieurs bovins à tous badauds que nous sommes. Perplexes…nous restâmes. Automatiser, déshumaniser, rentabiliser, ces mots nous révoltent et nous prenons un si grand plaisir à façonner le monde de demain dans les mains fraîches et bienveillantes de nos enfants !
Une sexagénaire hollandaise discute avec nous de tout ce tourbillon de modernité. Elle espère que les femmes en politique bougeront les choses…alors il faudrait des rêveuses mais je crains que les politiciens rêveurs aient soif de grandeurs et que les utopistes restent anonymes…
Prendre le meilleur de chacun des systèmes rencontrés, tel est notre défi à venir. Utiliser l’ingénieux de chaque peuple pour le mettre à profit dans un mode de vie meilleur. 
Ce retour promet d’être excitant, jamais nous n’avions ressenti un plaisir à revenir chez nous, jamais nous n’étions parti si longtemps sans repères… Et pourtant….étrange sensation, paradoxe de l’instant, nous n’avons pas envie que cette aventure s’arrête, nous sommes, tous les quatre, prêts à remettre les pédales vers un lieu inconnu…on nous évoquait, d’ailleurs, l’Albanie sur la route ! Mais peut importe la destination, c’est le chemin, le voyage en lui- même qui enrichit, la destination , elle, est obsolète…

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